Pourquoi le Père Noël est désabusé : plongée dans la crise existentielle d’un héros en rouge, mais pas si fort que ça, finalement…
Ah, le Père Noël. Ce héros barbu et jovial qui illumine les fêtes de fin d’année, vague remake de Saint Nicolas (lire aussi : Comment Saint Nicolas a-t-il donné naissance au Père Noël ?). Mais derrière le sourire bienveillant et le « Ho, ho, ho » tonitruant se cache un personnage fatigué, désabusé, et, disons-le franchement, à deux doigts de poser sa démission. Pourquoi ? Parce que la vie de Père Noël, c’est devenu un véritable enfer. Donc plus du tout un job facile !
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1. Les rennes, ces salariés usés jusqu’à l’os
Commençons par l’équipe. Les rennes ne sont plus ce qu’ils étaient. Rudolph ? Une diva épuisée, avec un problème chronique de sinusite. Blitzen ? En burn-out depuis qu’il a dû tracter un traîneau rempli de consoles de jeu et de vélos électriques l’an dernier. Et les autres ? Grève perlée, revendications syndicales (« Moins de poids, plus de foin »), bref, la crise RH est à son comble. Si ça continue, on va remplacer tout le monde par des drones… sans grelots !
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2. Une cheminée qui n’est plus qu’un goulet d’étranglement
Ah, les cheminées. Jadis larges et accueillantes, elles sont devenues des goulets d’étranglement. Qui fait encore des cheminées assez grandes pour un gros bonhomme en manteau de laine ? Maintenant, presque tout le monde pose des inserts inaccessibles à la place des bons vieux foyers ouverts aux courants d’air, ou pire encore, des poêles à bois aussi hermétiques que des cocottes minutes !
Résultat : Père Noël passe ses soirées à se faufiler dans des conduits où même un chat aurait des difficultés, alors même qu’il n’est pas de la plus grande minceur, malgré ses régimes aux petits-poids et soupes de légumes… Sans parler des maisons sans cheminée, où il doit se rabattre sur des fenêtres sécurisées. Une fois, il a même été coincé dans une chatière et il y est resté jusqu’au petit matin, ne pouvant achever sa tournée ! L’humiliation !
3. Trop de cadeaux, pas assez de lutins
Les lutins, parlons-en. Le Père Noël a toujours compté sur une équipe d’artisans motivés, mais avec l’augmentation de la demande mondiale (merci la globalisation), ils sont débordés. Pire encore : ils se plaignent de conditions de travail dignes du XIXe siècle. Et franchement, il a dû licencier une partie de l’équipe après une crise de budget due… à l’inflation.
4. Les lettres : ou comment crouler sous une avalanche de demandes absurdes ou impossibles, sauf miracle !
L’époque où les enfants demandaient un train électrique ou une poupée est révolue. Maintenant, il reçoit des lettres du type :
« Cher Père Noël, je veux un iPhone 15 Pro Max et un abonnement à Netflix pour chiens. »
« Cher Père Noël, ramène-moi un frère ou une sœur. PS : mes parents sont fatigués, donc fais vite. »
Ou encore :
« Cher Père Noël, j’aimerais tant rencontrer Jésus dans ma vie. Demande-lui de venir dans la crèche. PS : pas en santon, mais en chair et en os. »
(Une demande pourtant tout à fait réaliste, et vous pouvez même nous en parler dans le chat’!).
En plus, avec l’essor des e-mails, Père Noël passe ses soirées à faire le tri entre les spams et les vrais, sans compte des newsletters sur Noël qu’il n’a jamais demandées, de tout un tas de marchands du temple…
- Lire aussi : La lettre au Père Noël du Petit Nicolas
5. La concurrence divine
N’oublions pas la concurrence. Depuis des siècles, le Petit Jésus l’a précédé. « Mais moi, je suis là toute l’année », se plaint le Père Noël, à tort : le Christ est là aussi h24 à nos côtés ! (Encore faut-il le savoir). Le Petit Jésus, en plus, garde une aura extraordinaire auprès des gens, une place spéciale dans le cœur de tous, sans avoir à transporter des tonnes de cadeaux ni à devoir être pris en photos avec des enfants dans les centres commerciaux. Pas juste. Mais c’est la rançon de la gloire de Dieu.
6. L’inflation et la baisse des budgets
Les temps sont durs pour tout le monde, et le Père Noël n’y échappe pas. Le prix du papier cadeau a explosé, le ruban adhésif est hors de prix, les saisonniers des magasins moins motivés à empaqueter les cadeaux dans les courants d’air, surtout en cette période de grippes, ce qui engendre pour lui un surcroit de travail supplémentaire, en plus de tout le reste. Sans compter aussi l’inflation des prix de l’énergie, engendrant là encore une explosion du coût des livraisons des cadeaux dans son entrepôt.
De plus, contrairement aux anges de Dieu, les traîneaux ne carburent pas à l’amour du Sauveur. Résultat : il a dû revendre un bout du Pôle Nord à des promoteurs immobiliers et lancer une gamme de mugs estampillés « Official Santa ». Pas glorieux, et malgré ses nombreux produits dérivés, son business bat de l’aile…
- Lire aussi : La préférence de Pierre : Jésus ou le Père Noël ?
7. Une réputation à reconstruire
Le coup de grâce ? Les réseaux sociaux. Encore eux ! Une vidéo volée montrant le Père Noël en train de galérer à sortir d’une cheminée est devenue virale. Depuis, les hashtags #ChimneyFails et #OldManInTrouble tournent en boucle. Même TikTok n’est pas tendre avec lui. Sa crédibilité est au plus bas dans les enquêtes d’opinion. On se demande même s’il ne faudrait pas arrêter, tout simplement, pour rendre ce rôle aux parents, qui manquent de responsabilité. D’autres, même, pensent créer le Front de libération du Père Noël comme a existé celui des nains de jardins (qui parfois se confondent avec lui, dans la brume de l’hiver).
Et maintenant ?
Face à tout ça, que fait le Père Noël ? Il réfléchit. Peut-être que sous-traiter les cadeaux à des entreprises logistiques serait une option, comme celles des boutiques en ligne et qui saturent nos rues en période de Noël. Peut-être pourrait-il envisager un partenariat, pour se renflouer, avec la célèbre boisson gazeuse Coca-Cola, qui n’est pas étrangère à son succès de départ. Mais peut-être qu’il doit tout simplement partir à la retraite, vivre de sa pension et du merch. Dans ce cas, il confierait les rennes de son traîneau à Saint Nicolas, à qui il avait volé la vedette, c’est vrai, il y a un peu plus d’un siècle. Après tout, comme Saint Nicolas est au ciel, il n’aurait pas tous les tracas de la terre et pourrait intervenir directement auprès de la Providence de Dieu (c’est la porte à côté) pour que tous les enfants aient un cadeau à Noël.
Pour l’instant, le vieux Père Noël continue, tant bien que mal, et se prépare à Noël, même si le cœur n’y est pas. Qui sait, peut-être recevra-t-il une visite de Saint Nicolas, pour l’encourager ? Parce qu’au fond, même si son existence est un peu basée sur un mensonge, il aime ça, le bonhomme. Donner de la joie, c’est son truc, imitant en cela ce qu’apporte Jésus à Noël ce soir-là. Après tout, n’est-ce cas Lui, le véritable inventeur des cadeaux ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez nous donner votre avis sur le chat’ !
Pour aller plus loin :
- Connaissez-vous le poème qui donna naissance au Père Noël ?
- Tout savoir sur le Père Noël
- Recette de Noël : les cannes de Saint Nicolas
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